La notion d'accompagnateur
Grâce à cette notion, je souhaite répondre à l’hypothèse selon laquelle le professeur de français langue étrangère est un accompagnateur, un tremplin vers la réussite de son élève, peu importe le domaine évalué. Autrement dit, je me demande si l’élève obtient les mêmes résultats avec ou sans l’aide du professeur. Deux grands noms de la pédagogie se sont posé cette question: Vygotsky avec la zone proximale de développement et Bruner avec l'étayage.
La zone proximale de développement (=ZPD)
"La zone proximale de développement est la distance entre le niveau de développement actuel, déterminé en fonction de la résolution indépendante de problèmes, et le niveau de développement potentiel, déterminé en fonction de la résolution de problèmes sous la guidance d'un adulte ou en collaboration avec des pairs plus compétents." (COLLET, M., 2017, p.106)
Grâce à l’adulte, l’enfant pourra apprendre en réalisant des tâches qui étaient trop difficiles à accomplir seul.
Selon le Vygotsky et plusieurs chercheurs qui ont poursuivi ses recherches, il ne faut pas oublier que la zone proximale de développement est propre à chaque apprenant. Celle-ci est mouvante: elle se déplace en fonction des nouveaux acquis des apprenants.
Cette théorie étant destinée à des enfants, il est nécessaire de se demander si elle pourrait être transférée à des adultes.
L'étayage
L’expert va traiter ce qui est hors de portée du novice. Autrement dit, il va s’occuper de tout ce qui est en dehors de sa ZPD afin que le novice se centre sur ce qu’il sait faire, sur ce qui se trouve dans sa ZPD.
Bruner énonce six fonctions mises en place par l’expert:
1. l’enrôlement: comportement adopté par l’expert afin que le novice s’engage dans la tâche et réponde aux exigences de celle-ci;
2. la réduction des degrés de liberté: l’expert simplifie la tâche en réduisant le nombre d’étapes à franchir avant d’arriver à la solution, le but étant d’éviter les surcharges cognitives;
3. le maintien de l’orientation: il rejoint l’enrôlement dans le sens où l’expert doit garder le novice engagé dans la tâche. Si ce n’est plus le cas, l’expert doit le remotiver;
4. la signalisation des caractéristiques déterminantes: le tuteur met en évidence les caractéristiques importantes pour réaliser la tâche;
5. le contrôle de la frustration: l’expert doit faire en sorte qu’à aucun moment le novice ne voie l’erreur comme un échec dont il est impossible de se détacher;
6. démonstration/ présentation de modèles: le tuteur donne des exemples à l’élève afin que celui-ci agisse selon un "mode d’emploi".